Précis d’interprétation de drames capillaires ou comprendre la construction de l’identité féminine

Parce qu’après des années de tentatives capillaires commençant par l’acajou (traduction lecteurs masculins = brun à reflets rouge), le henné, les balayages acajou toujours, re henné, pour m’orienter la vingtaine passée sur du plus clair, parce que, je me cite « je veux éclaircir ma vie, je suis joyeuse et faut que ça se voit » (oui je me cite, et alors ?), je trouvais qu’il y manquait quelque chose. Chatain clair c’est mignon, mais ça reste ennuyeux. C’est toujours pas moi.

J’ai du caractère, je suis une fille sympa, bref, faut que ça se voit.

Et le miracle arriva, finalement j’avais trouvé la couleur parfaite.

Et hier coiffeur.

Et on s’est plantées, on se souvenait plus entre deux et on n’a pas pris le bon.

Et mes cheveux et moi c’est une grande histoire, et c’est pareil pour toutes les femmes.

Pourquoi ?

Quand je dis j’assume pas je peux pas être dans la rue comme ça c’est pas moi c’est horrible. Alors que rien d’exceptionnel, oui ils sont plus foncés et alors, ça me va. Oui mais c’est pas moi.

Alors mister les hommes, je vous explique.

Ou miss les femmes qui font la morale. Oui oui, tout pareil.

Ton look à toi, c’est décontracté. Et on te force à enfiler un smoking. Mais attention le smoking de compète, et si tu crois que tu vas le virer ce soir en rentrant maaaaaaaais non point du tout, tu vas te le taper aussi pour dormir. Et sous ta douche. Et demain matin. Et le jour d’après, aussi.

L’impression de pas être soi, d’être déguisé, d’être complètement éteint, d’être différent. D’avoir été glissé dans des chaussures qui ne sont pas les bonnes.

Alors on aura beau te dire que oui ça te va, tu t’en fous. Toi t’aimes pas parce que c’est pas toi.

C’est pour ça qu’on se coupe ou teint les cheveux quand il y a un gros changement dans notre vie. C’est pour ça qu’on vous fatigue avec ça, c’est pour ça qu’on pourrait en pleurer. Parce que pour je ne sais quelle raison, on nous a mis le symbolisateur de qui on est sur la tête, parce que c’est la seule chose qu’on ne peut pas changer le soir même. A l’heure où on dépense des fortunes dans des chaussures et des sacs à main, nos cheveux, quand le drame est fait, c’est fait, y a plus qu’à attendre.

Toujours pas convaincu gente masculine ? Ok, tu vas voir.

Quand c’est pas nous c’est pas nous, et c’est continu. Et même quand ça se voit pas nous on le sait. On a moins confiance. Tu me vois venir…

Moins confiance…moins encline à…se lacher…te montrer…

Et puis vous êtes les premiers à le dire « j’aime pas les filles aux cheveux courts », « le blond c’est plus sexy », « j’aime sentir tes cheveux sur mon corps ».

En fait finalement c’est votre faute. Voiiiiilà. CQFD.

Comments

[Delirium tremens]

Complétement d'accord avec toi :)

[Aude]

Alors euh demain 10h30 j'ai rendez-vous pour refaire ma couleur....normalement c'est une valeur sure puisqu'ils me l'ont déjà faite...mais le stress pèse quand même...alors souhaite moi bon courage! On se comprend!!