Mister pas prêt

Souvent entre deux phrases, là où ça ne semblait pas le concerner, j’en ai parlé.

Souvent entre deux phrases aussi, j’y ai pensé.

Mister pas prêt.

Parfois j’vois une silhouette et j’pense à lui. J’ai pas le cœur qui bat plus mais bon quand même, je pense à lui.

A son regard doux, à son sourire, à ses « tu m’as manqué ». C’était rien, quelques passages éclairs. C’était se dire qu’il était dans les parages, et que j’l’étais aussi. C’était se dire que quelqu’un pensait ça de moi. Que j’étais différente, parce que c’était moi.

Et puis il a menti, il a pas compris, alors j’ai arrêté. J’voulais plus jouer, j’en avais marre de jouer, pas avec lui.

L’autre jour encore, message, est-ce qu’on peut se voir. J’ai même pas répondu, ça sert à rien de lui répondre, j’ai effacé son numéro, j’veux qu’il sache que c’est vrai.

Je sais même pas ce qu’il pense de moi, j’me dis qu’il s’en fout sûrement. J’voudrais qu’il garde un goût amer dans la bouche, le goût du j’l’ai laissé passée, sauf que c’est faux. Il garde rien de tout ça, p’t’être un peu de vexation d’une personne en moins sur la liste du samedi soir. Plus j’y pense et moins j’y vois d’importance.

Et puis lui c’était qui. Un échantillon d’mon futur j’espère. Une lueur d’espoir après Mister illusion. Une chaleur. Un avant-goût sucré. Un attends-ca-va-venir.