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Just me
5 octobre 2009

Oui mais demain ?

polaroid_1Un jour tu m'as dit que j'étais tournée vers le passé, puis tu as ajouté que toi aussi. Je t'ai demandé si c'était une mauvaise chose, tu m'as répondu non. Après t'as fermé ton blog, sûrement pour mieux aller de l'avant.

Et moi je me dis.

Tu sais c'est quoi ces petits moments. Penses à tous ces petits moments qui viennent. C'est marcher dans la rue " en pleine nuit, sous l'ombre gothique et la pleine lune magnifique, comme une légère brise sur ta joue. " La fin de ton époque formidable, le début de la merveilleuse. J'aurais bien dit fantastique mais fantastique ça veut dire que ça n'existe pas, alors tu te contenteras de merveilleux. C'est vrai c'est plus dur que prévu de te dire au revoir, t'aimes pas que ça traine en longueur, et t'es pas à l'abri d'autres clins d'oeils parfois. Et je suis pas persuadée que tu jeteras un oeil par ici. Mais quand même, tu mérites un peu mieux. Beaucoup mieux. Un vrai de vrai.

Alors je vais te raconter un petit moment, celui que tu vivras bientôt, que je vivrais aussi. Celui que t'as vécu hier aussi, hier sûrement. Le verre au bar, le verre entre amis. Celui du soir où il fait assez tard pour se confier. Celui où tu raconteras ta vie changer, où tu te verras la raconter, où tu la verras pas si mal. Le genre de moment où tu te vois parler, où tu te rends compte à quel point t'es chanceux. Peu importe ce que tu racontes et à qui tu le racontes. T'es chanceux, parce qu'il se passe des choses dans ta vie. T'es chanceux parce que t'as ce putain de recul qui te permets d'appréhender ta chance, et de saisir le plaisir de t'en rendre compte. C'est pas de la chance je sais, juste que t'es pas n'importe qui. Et c'est comme ça que tu te sens ce soir, une Leffe à la main. Ou un cognac. T'es pas n'importe qui.

T'auras beau avoir un petit coup de tristesse en rentrant ce soir, ce sera juste la mélancolie rassurante. Celle qui te serre fort dans ses bras Celle qui te rappelle juste que tu vis. Celle qui te rappelle qu'il y a rien de mieux d'être vrai, y a vraiment rien de mieux. J'aurais bien voulu être une mélancolie rassurante, faut juste croire que ça me va pas au teint. C'est peut-être un peu trop vert. Et bordel c'est bon de vivre à fond, ça te va bien de vivre à fond, que la douceur nocturne te le rappelle.

Et puis tu sais j'aime plus tellement les margharitas, peu importe leur couleur.

Je jette un oeil par la fenêtre, y en a des gens qui passent, y a un grand brun qui vient de passer. Il avait l'air calme. Apaisant. T'as bien lu j'ai pas dit apaisé, j'ai bien dit apaisant. Rassurant. Drôle. Il trimbalait son sac de force sur le dos, c'est drôle parce que même comme ça il restait droit, pas un seul pli, apaisé, j'admire. Alors j'ai rebu une gorgée en me disant, bravo grand-brun-qui-plie-mais-ne-rompt-pas. Et puis le pire c'est que même sans guide Michelin au fin fond de l'Inde il se retrouvera parce qu'un comme lui ça perds jamais sa route. Même le détour c'est pour mieux avancer après. Et ça garde un grand coeur, avec ceux qu'il choisit seulement c'est sûr, mais pour eux c'est puissance mille. Pour peu qu'il sache lire une carte j'veux dire, parce qu'au pire le grand brun de nos jours il a un gps. Et un nom gravé sur sa boîte aux lettres.

Il avait un grand coeur qui dépassait du sac le grand brun tout à l'heure, et puis un guide Michelin aussi. J'ai pas bien lu le pays, toute façon il prends ça pour faire bien sur les photos, en vrai il s'en servira pas.

Alors je pense au jour où il ne racontera pas son voyage. Au jour ou juste il le taiera. Où il souriera avant sa dernière gorgée, la gorgée du départ. Il est déjà passé ce jour, sûrement.

Pour le moment, je reprendrais bien un verre. Non, j'ai dit, pas de Margharita, merci.

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