Ben moi quand je dors, je rêve que j'dors

Les yeux qui s’ouvrent. 10h10. Aïe.

Rapide calcul de l’heure minimale d’arrivée au travail. 11h00. Aïe.

Coup d’œil dans le miroir. Aïiiiiie.

L’impression d’avoir fait la fête toute la nuit. L’alcool en moins.

Là où y a plus rien à rattraper, t’auras une sale tête. En bonne fille tu t’y essaie quand même, c’est presque pire.

Tu tente la jolie tenue, ça marche pas non plus, alors tu prends ton T-shirt le plus large qui fera négligé calculé, alors que vraiment, si t’avais eu un pyj, tu serais venue en pyj. Navrée, j’suis plus nuisette, et au boulot c’est moyen. Surtout quand tu bosses dans la santé mentale.

Y a des moments tu es tellement en retard, telllllllement en retard, que tu peux plus rien faire.

Quel mensonge raconter. Oh et merde, pourquoi mentir. J’suis naze. J’suis naze naze naze, j’serais venue en rampant, allongée sur un skate en me tirant par les mains si j’avais pu.

Ou alors j’me pose, j’invente la machine à remonter le temps comme ça j’peux prendre mon temps pour l’inventer. Ah oui mais si ça marche pas. Flûte. Bon, j’vais être honnête alors.

C’est marrant un corps humain, il tient il tient et bim, il s’écroule d’un coup. Le pire c’est que je l’ai vu venir parce que je l’ai dit, qu’il fallait pas que je continue ce rythme et cette nourriture dramatique ou ça allait craquer encore une fois. Craqué.

Mais bon, dormir c’est bien mignon, mais ça m’ennuie. J’ai le sentiment d’oublier de vivre, j’ai peur qu’on m’oublie si j’suis juste cachée sous une couette et pourquoi pas en fait c’est p’têtre la solution.

Quand tu dors tu peux pas bosser, tu peux pas lire ces millions de livres, tu peux pas ne rien faire parce que t’en as pas conscience.

Si j’pouvais je dormirais dans les gares, dans les aéroports, dans le tram entre deux arrêts, les yeux ouverts pour voir le film, je dormirais dans mon trajets entre deux pièces pour gagner un peu de temps, pendant que l’ordi rame, pendant que l’orage passe.

Ou alors, j’commande un +1 pour m’aider à me glisser dans mon lit. Ca, ça pourrait le faire. Quoique. Mode flemme bien avancé, craquage du jour bonjour, j’annonce : Dormiiiiiiiiiiiiiiir !