besoin de rien d’autre que ça juste ca rien que ca

Tu les connais ces soirées poésies. Celles qui te laissent un sentiment rassurant. Ces soirées où pour une fois le temps coule normalement, doucement, ces soirées où tout glisse, reposantes mais vivantes, ces soirées propices aux rencontres originales, ces soirées où tu confie des bouts de toi que t’aurais donné à personne.

Le genre de moment assis sur les marches d’un immeuble que tu connais pas, dans une rue où tu vas quasiment jamais, et tu raconte ta vie à quelqu’un que tu reverra sûrement pas ou pas pareil. Ces moments de proximité temporaire, qui n’en sont que plus puissants.

Ces soirées c’est souvent avec elle, miss derrière-le-rideau, parce qu’elle en profite pour jeter un œil si tout va bien, et j’veux m’assurer que tout est bien en place et qu’il risque pas de tomber, ce rideau là.

Ces soirées Cat Power, ces soirées Radiohead, ces soirées guitare au coin du feu. Ces soirées le long du canal, avec les lumières qui reflètent.

Ces soirées où tout le monde pose le p’tit truc, ce p’tit truc d’eux, juste un morceau, mais un 100% pur, un non traité, pas de colorants, rien. Ces soirées ou tu cherches la phrase qui t’aideras. Ces soirées où tu la trouves même si on te la dit pas, parce que la réponse finalement tu te l’offre à toi-même.

Celles où tu rentre seul et t’as pas peur, de toute façon peur ou pas si on doit t’attaquer ça changera pas grand-chose tu crois pas. T’as pas peur parce que la soirée qui vient de passer t’entoure comme une couverture de laine épaisse, et tous ces petits moments c’est le chocolat fumant de ton enfance entre tes mains.

Et puis tu rentres, emmitouflé, et tu te glisses dans ton lit. Même ton chat ne dit rien, juste un rapide coup d’œil, histoire de.

Tu regarde les ombres dans la pièce, puis tu fermes les yeux.

Ca fait déjà bien longtemps que t’es partie.