P’têtre bien que j’ai toujours su qu’un jour lui

P’têtre bien que j’ai toujours su qu’un jour lui et moi on finirait pris dans une couche de glace. Je ne pensais pas si tôt.

P’têtre bien que je pensais que ça viendrait de je ne sais quel antécédent familial ou guerre et non-dits flottants dans l’air comme autant de menaces à la douce opposition complice qui nous lie. P’têtre que l’incompréhension a pris le dessus, de toute façon on sait bien quand ça a commencé tout ça.

On ne l’a pas partagé, pas les même souvenirs, pas le même vécu, alors il a pas su comprendre, et pas vraiment voulu. Je lui en veux pas c’est comme ça, ça le protège.

J’ai toujours su qu’il arriverait ce froid.

Ca a flotté parfois, c’est reparti ensuite.

Il dit de moi que je suis dure, parce que c’est vrai les gens quand ils me blessent je les sorts de ma vie. Je veux dire, vraiment. Sûrement un réflexe de survie, rester près du serpent ça implique le risque de se faire mordre à nouveau (des chauves souris aussi, parce que c’est dangereux une chauve souris, j’vous jure, déjà c’est moche, c’est louche). Il dit aussi « Aude faut la laisser, elle finit par se calmer toute seule. ». C’est certainement la plus vraie et la plus fausse des choses me concernant. Quand j’ai vraiment, vraiment été blessée, je ne reviens pas. Quand il y a trop d’antécédents, quand la chute est trop haute, je ne reviens pas. Il a pris ça pour un « je dois la laisser », c’était juste une dernière perche avant la glace (oui tu sais, l’âge de glace 3 ça sort demain, et oui, j’suis fan au point d’faire entrer d’la glace dans ma vie).

Je sais pas faire moi, quand on m'a fait mal.

Ca je sais pas gérer. Alors j'éteins la flamme.