J'aime bien les gares
Et puis j'aime bien le métro, c'est comme des mini gares. On laisse sa vie sur le quai, on la rattrape le soir, en espérant ne pas se tromper, en espérant qu'elle soit toujours là, qu'on nous l'ai pas volée.
Et puis les gares, les vraies gares, les grandes gares. Celles où on doit chercher le quai, et puis on est stressés, on a que 8 minutes, et l'escalator, il est où cet escalator, c'est lourd ce sac. J'aime l'ambiance des gens qui courent pour ne pas rater leur train. Les larmes d'au revoir pour quelques jours, la solitude de la dernière étreinte avant des semaines, des mois.
Et ce moment, quand on est seuls, assis dans le train, à regarder dehors, sa vie sur les genoux. Ca rentre dans un tout petit sac, finalement c'est pas grand chose une vie.
Et puis les cafés dans les gares. Les gens de passage, juste les gens de passage. On n'est personne. On est quelqu'un qu'on croiserait un soir isolé dans une ville, à boire un dernier verre en refaisant le monde. On est tous "de passage". Chacun sa vie sur les genoux. Chacun fuyant, pensant, partant. En attente.
En fixant bien le verre qu'on nous sert, on trouvera le reflet de l'anonymat offert par le café de la gare. On est un "gens qui passe". Un presque rien. Juste une ombre en mouvement.