If the heart is always searching, Can you ever find a home? I've been looking for that someone, I'll never make it on my own

Je tourne la paille dans mon coca-fraise, je le regarde, et je ne l'entends pas. Mon esprit est ailleurs, je ne sais pas vraiment où, peut-être au côté de ceux avec qui je pourraîs être, de ceux avec qui je serais.

C'est pas le moment.

J'avais pas vraiment envie d'être là de toute façon, mais il fallait bien essayer. Même mes talons sonnaient faux sur la route.

Pas maintenant.

Je me vois parler. Je suis assise, je suis mal à l'aise et ça se voit. Lui, il croit sûrement que je suis troublée. Il n'y a rien dans mes regards. Et puis je ne parle pas vraiment de moi. Je n'aime pas ça, je n'aime pas cette manière étrange et officielle de se présenter, comme si on remplissait une grille avec des cases prédéfinies pour mieux compter les points. "travail", "âge", "passé sentimental", "hobbies".

Je voudrais parler de l'anecdote du jour, de ce qui s'est passé dans la rue en arrivant, de la blague horriblement nulle que son pote lui a raconté et qu'il me répète même si le flop est assuré. Je voudrais exploser de rire, d'un rire fort et sincère, celui que j'ai quand je suis au téléphone avec lui, mon ami-lui, et que tout le monde me regarde parce que je suis dans la rue, le portable à la main, et que je ris. Je voudrais jouer avec les mots à deux, s'échanger des répliques comme on se lance une balle, avec le regard complice de ceux qui visent pareil. Je voudrais penser à poser ma main vers la sienne et effleurer ses doigts, je voudrais avoir envie de toucher son bras parce qu'il me plaît. Trembler en saisissant mon verre, et trembler d'autant plus de peur que ça ne se voit. Ce soir, je recule juste mes jambes parce que sans faire exprès je l'ai effleuré, et je ne veux pas qu'il croit.

Pas lui.

Je sais aussi que ça n'approche pas. Que ce n'est pas demain non plus. Plutôt un après-demain lointain.

Pas envie.