The famous bunny suicides

« On ne vit pas quelque part mais avec quelqu'un. ».

Je crois que j’ai lu ça quelque part, va savoir où.

J’aurais pu croire que c’est vrai, finalement c’est pas si faux.

Mais hier j’étais à la librairie, et je cherchais pour la 50^ème fois un nouveau cahier, comme ci j’allais enfin écrire toujours dans le même, mais j’en ai au moins autant que j’ai de sacs à main et j’adore ça.

J’en cherchais un qui sentait ma ville, pour m’aider à attendre. Pour lancer la machine. Y en avait un sur New York mais New York c’est pas moi, même s’il était canon. Et là je le vois, le petit cahier jaune flashy. « Bunnies commit suicides ».

Bam.

Quelques mois en arrière, j’ai le livre dans la main, et mon coloc italien qui hurle au scandale parce que je pleure de rire devant les illustrations d’Andy Riley, « The book of bunny suicides ». Celui avec les pingouins meurtriers aussi, il est génial. Mais bon j’me dis on se calme, j’ai pas le budget illimité ce mois-ci, et j’ai déjà explosé mon non-budget alors…

Mais j’ai quand même toutes ces choses que j’ai gardé pour me souvenir de là-bas, j’suis quand même miss souvenirs faudrait pas l’oublier.

Je suis là, ça fait plus d’une heure que je traîne dans cette librairie, que je flâne entre le nouvel album des Artics Monkeys, le dvd de Paris, je t’aime et les rayons poésie et livres anglophones. Je suis là, le jaune flashy dans ma main et mon cœur qui s’arrête. Le décor qui disparaît et je suis à Oban, l’air est humide et l’Espagne, l’Italie et moi, on a une heure à tuer avant d’attraper notre bus pour rentrer.

Je l’ai pas pris, je sais pas pourquoi, je l’ai pas pris.

Je voulais être sûre.

« On ne vit pas quelque part mais avec quelqu’un ».

Est-ce que c’est pas quelque chose qu’on se dit uniquement si on est déjà au bon endroit ?